Dziady - Zaduszki - Wszystkich Świętych

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Dziady - Zaduszki - Wszystkich Świętych

 

 

Aujourd'hui nous sommes le 1er novembre, c'est donc La Toussaint (dzień Wszystkich Świętych ), le jour qui précède  Zaduszki , une fête très importante en Pologne. C'est une période où la grande majorité de Polonais monte dans leur voitures, dans les trains et dans les bus, ainsi que dans les avions – surtout ceux qui habitent à l'étranger – et se rendent aux cimetières où gisent leurs proches pour allumer des znicze, prier et évoquer des souvenirs liés avec les morts (wspominać zmarłych).

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C'est donc aussi une période de bouchons et d'accidents routiers – ce qui n'étonne pas vue la qualité de routes polonaises et le fait que presque tout le pays est en mouvement et tout le monde veut a tout prix passer par tous les cimetières où quelqu'un de la famille est enterré.

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Or, depuis peu de temps, nous sommes témoins d'une « nouvelle » tradition qui naît – ou plutôt, qui est importée des États Unis - c'est-à-dire la fête celtique très commercialisée d'Halloween. Le 1er novembre, les routes fourmillent des gosses déguisés en vampires, fantômes, diables, sorcières et je sais pas quoi d'autre.

 

Non que je veuille combattre sur mon blog cette nouvelle « tradition » - rien de pareil, c'est un signum temporis comme la popularité de la fête de St. Valentin ou le Noël de plus en plus dépourvu de son sens spirituel et familial... Non, je voudrais vous présenter par contre, à ceux qui la connaissent pas ou pas assez – une fête de morts slave appelée  Dziady  (~ « grands-pères ») :

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Les Dziady étaient fêtés deux fois dans l'année, au printemps (vers le 2 V) et en automne (la nuit du 30 X au 1er XI). C'était une tradition des slaves et de plusieurs peuples baltes qui avait son origine dans les rites païens de l'époque pré-chrétienne. Célébrer Dziady avait pour but d'établir une communication avec l'au-delà et de gagner la faveur des âmes de morts.

 

Comment on le faisait ? Alors, d'abord on allumait les feux à la croisée des chemins pour faciliter aux âmes de retrouver la route vers leurs proches (ce qui se reflète dans la tradition d'allumer les znicze). Les esprits étaient ensuite accueillis avec la nourriture (par example avec du miel, des oeufs etc.) afin de les soulager et d'aider à retrouver la paix dans l'au-delà et, par conséquent, de gagner leur support pour les proches encore en vie. En plus, on faisait l'aumône aux mendiants pour qu'ils aussi évoquent les souvenirs des âmes des morts.

 

Le feu, on l'allumait aussi sur les tombes suspectes, ce qui devait empêcher le retour des revenants (upiory) et des fantômes méchants qui étaient d'habitude des âmes de gens qui sont morts d'une manière subite, des suicidaires etc.

Cette nuit, certaines actions étaient interdites, par exemple de verser de l'eau après le lavage des vaisselles par la fenêtre, puisqu'on risquait de mouiller et, en conséquence, offenser une âme errante ; on ne pouvait non plus utiliser la cheminée pour réchauffeur, parce que les âmes la choisissaient parfois en tant que passage afin d'entrer dans la maison.

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Quand la foi chrétienne a été établie dans les territoires païens, l'Église avait essayé d'éradiquer ces pratiques, sans grand succès. Les rites qui avaient résisté la christianisation ont été finalement adoptés et remplacés par les fêtes religieuses – c'est justement pourquoi les Zaduszkisont célébrées le 2 novembre, un jour après les Dziadypaïens. Pourtant même au début du XXe siècle, donc 1000 ans après l'arrivée du christianisme en Pologne, il y avait encore certains échos de cette fête ancienne. Aujourd'hui, les Dziadyont presque complètement disparu, si ce n'est pas chez les organisations néo-païennes, la littérature scolaire et dans quelques gestes symboliques dont peu de gens se souviennent l'origine.

 

La tradition de Dziadya été aussi un sujet abordé par « un des plus grands poètes romantiques polonais », Adam Mickiewicz. Même si le rite y décrit n'a pas beaucoup à voir (selon les ethnologues) avec les vrais Dziady, je l'ai trouvé agréable à lire et je vous le recommande. Les petits Polonais, ils sont forcés de le lire à l'école et donc ils vous diront que c'est nul, long et ennuyant. Ne les écoutez pas, vraiment :)

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